DECLARATION DES OSC SUR LE MIDWA

Face à un MIDWA non inclusif, construire nos propres espaces de dialogues

Les organisations de la société civile (OSC), les organisations religieuses, les organisations de migrants et les syndicats ont été informées de la tenue de la rencontre des experts gouvernementaux du Dialogue sur la Migration en Afrique de l’Ouest (MIDWA). Tout en reconnaissant la nécessité d’un cadre de dialogue pour une bonne gouvernance régionale de la mobilité et de la migration en Afrique de l’ouest ; les organisations non-étatiques ouest africaines sont choquées par l’absence d’un processus, inclusif et transparent, permettant une large participation de l’ensemble des acteurs impliqués sur ce sujet en Afrique de l’ouest. En effet, la majeure partie des organisations non-étatiques ouest africaines a pris connaissance de la tenue de cette rencontre à la veille de son ouverture grâce à un mail envoyé par l’Observatoire Ouest Africain des Migrations. Ce mail de dernière minute de l’Observatoire, qui visait à préparer une ultime position commune de la société civile, a  démontré à quel point les organisateurs du MIDWA n’ont pas jugé utile d’associer valablement toutes les organisations non-étatiques ouest africaines pour un dialogue réussi avec les acteurs étatiques. Face à ce manque de considération dont font preuve les organisateurs du MIDWA que sont l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) et la Commission de la CEDEAO, sans oublier l’Union Européenne (UE) en tant que bailleur de fonds, les organisations non-étatiques ouest africaines tiennent à tirer leurs attentions sur les points suivants :

1-      De nombreuses associations, ONG, églises, et syndicats interviennent quotidiennement aux côtés des Etats ouest africains et des organisations internationales pour offrir des services aux migrants et protéger leurs droits. Les efforts fournis par ces organisations et leurs expertises acquises méritent qu’elles soient valablement incluses et concertées lors d’un dialogue sur la migration en Afrique de l’ouest.

2-      Les organisations non – étatiques travaillant sur la migration en Afrique de l’ouest entretiennent régulièrement des échanges avec la commission de la CEDEAO et les organisations internationales dont l’OIM. Toutefois le manque de transparence dans le processus d’organisation du MIDWA les empêche de contribuer au dialogue sur la migration en Afrique de l’ouest.

3-      L’Agenda 2030 des Nations Unies, qui vise à ne laisser personne de côté, souligne  l’importance de l’inclusion des acteurs non-étatiques, à tous les niveaux, afin d’atteindre les Objectifs de Développement Durable (ODD). Les Etats, les Communautés Economiques Régionales et les organisations internationales comme l’OIM sont en principe tenus de veiller au respect de ces engagements. Mais cela est loin d’être le cas comme le démontre le processus d’organisation du MIDWA.

4-      Enfin le Pacte Mondial pour les Migrations, adopté en décembre 2018 à Marrakech, considère la société civile et les syndicats comme des partenaires à part entière pour la réalisation d’une migration sûre, ordonnée et régulière au niveau régional comme global. L’Organisation Internationale pour les Migrations et ses représentations  sont censées jouer un rôle de premier plan dans la mise en œuvre de ce pacte. Cela ne peut  se faire sans des processus transparents et inclusifs de leur part. Le MIDWA 2019 vient de prouver qu’on est bien loin de tout cela.

A la suite de ces constats, les organisations de la société civile, organisations religieuses, organisations de migrants et syndicats, après de multiples échanges et réflexions recommandent :

–          La création et l’auto-organisation d’un espace propre aux acteurs de la société civile ouest africaine pour contribuer à la gouvernance régionale de la migration. Cet espace, qui sera inclusif à tous les acteurs non-étatiques travaillant sur la migration en Afrique de l’ouest, permettra de mieux faire valoir nos expertises et exprimer nos préoccupations aux Etats et à la Commission de la CEDEAO.

–          La création d’un mécanisme institutionnel de dialogue direct entre la Commission de la CEDEAO et les citoyens de la communauté, sans l’intermédiation des organisations internationales ou de l’Union Européenne, afin de veiller à ce que les attentes des citoyens de la communauté soient réellement prise en compte pour une CEDEAO des peuples.

Fait le 20 août 2019

ORGANISATIONS SIGNATAIRES :

Observatoire Ouest Africain des Migrations (OOAM), African Trade Union Migration Network (ATUMNET), Réseau des OSC de l’Afrique de l’Ouest sur la Migration (MIGRAFRIQUE), Réseau des Organisations Syndicales du Bénin pour la Migration (ROSYB Migration – Bénin), ONG Migration et Développement Ici et Là-bas (Bénin), Union des Ressortissants de la CEDEAO au Bénin (UR CEDEAO – Bénin), Centre de Promotion et du Développement Social (CEPRODES – Burkina Faso),  Réseau Ouest Africain pour la Lutte Contre l’Immigration Clandestine (REALIC – Côte d’ivoire), Plateforme des Centrales Syndicales sur la Migration de Côte d’Ivoire (PCSM – Côte d’Ivoire),  Ecowas Youth Council (Guinée), ONG LEJEPAD (Guinée), Réseau Mondial Guinée Nouvelle (Guinée), Better Future Foundation (Liberia), Union des Jeunes Pour la Paix et la Nation Africaine (Niger), ONG AMAM (Niger), Centre for Youths Integrated Development (Nigeria), Cadre d’Action et de Réflexion Intersyndicales sur la Migration (CARISM – Sénégal), Réseau Intersyndical d’Appui aux Migrants (Sénégal), Réseau pour la Défense des Droits des Migrants (Sénégal), Network of Ex-Asylum Seekers (NEAS – Sierra Leone), Visions Solidaires (Togo), Association des Journalistes de la thématique Migration et Développement (AJMD – Bénin), ONG Bénin Alafia (Bénin), ONG VADID (Bénin); ONG IDID (Bénin),

One thought on “DECLARATION DES OSC SUR LE MIDWA

  1. CISSOKHO ALDIOUMA

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    COORDINATION DES ORGANISATIONS DE REFUGIES MAURITANIENS AU SENEGAL

    NOTRE STRUCTURE SOUSCRIT TOTALEMENT A CETTE DECLARATION DE HAUTE PORTEE CITOYENNE SUR UN DOSSIER AUSSI BRULANT QUE LA MIGRATION

    NOTRE STRUCTURE VOUS FELICITE ET VOUS ENCOURAGE JUSQU A LA SATISFACTION DE CES DOLEANCES

    SUR LE POINT DE LA REDACTION A LA PLACE DE L EGISE QUI FAIT CERTES UN TRAVAIL REMARQUABLE SUR CE DOMAINE J AURAIS PROPOSER DE LE REMPLACER PAR ASSOCIATIONS RELIGIEUSES OU ORGANISATIONS RELIGIEUSES
    UNE FOIS DE PLUS BRAVO ET ENSEMBLE NOUS VAINCRONS

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